Ma grand-mère ramassait le moindre bout de ficelle qu’elle trouvait : « Ça peut toujours servir » disait-elle.

C’est avec ce « Ça peut toujours servir » que j’aime travailler. J’aime le bricolage, le rafistolage, le trois-fois-rien. Mes petits théâtres bucoliques sont une sorte d’hommage aux cabanons que l’on trouve dans les jardins ouvriers. C’est la poésie du peu, du banal, du précaire, du malgré-tout. C’est de l’ingéniosité et de la malice aussi.

Bernard Briantais

Ce qui s’offre à notre regard ce sont des êtres étranges, (humains, animaux, humanimaux) qui tentent de nous interpeller depuis un petit théâtre bucolique, fait d’un bric-à-brac poétique et insolite. Sur fond de portraits d’humbles jardiniers, c’est tout un bestiaire cocasse, fabuleux et singulier qui vient nous saluer. Bernard Briantais aime la pauvreté des matériaux, il choisit de travailler avec trois fois rien. De ce « trois fois rien » il en fait une ode à l’exubérance de la nature et un pied de nez à la normalité. 

P. Hullein